La topographie de la surface est directement reliée aux courants océaniques. Afin d'obtenir des détails de la circulation, il est nécessaire de combiner les données altimétriques des satellites pour obtenir un échantillonnage spatio-temporel plus dense. La combinaison des données satellitales a permis d'observer pour la première fois par altimétrie, les principales caractéristiques de la circulation en Méditerranée et notamment les variations saisonnières. La cartographie de l'anomalie du niveau de la mer (écart par rapport à une moyenne) met en évidence l'intensification de la circulation cyclonique en hiver vraisemblablement liée au forçage du vent.
Ces résultats sont utilisés pour valider les résultats de modélisation de la circulation océanique en Méditerranée. Les données altimétriques sont ensuite assimilées dans les modèles et contraignent fortement la circulation tridimensionnelle.
Variations du niveau moyen en Méditerranée
L'analyse des données altimétriques en Méditerranée a permis pour la première fois de caractériser les évolutions du niveau moyen de la Méditerranée. Les amplitudes sont fortes, de l'ordre de 20 cm, avec un maximum du niveau en octobre/novembre, une descente rapide en janvier/février et un minimum en mars. La moitié de ce signal environ est liée aux effets stériques de dilatation/contraction des eaux de surface sous l'action des flux de chaleur à l'interface océan/atmosphère. Le signal restant est probablement lié à un déséquilibre entre le flux entrant et sortant à Gibraltar, l'évaporation et la précipitation.
Ces résultats suggèrent donc qu'à l'échelle saisonnière la masse de la Méditerranée n'est pas totalement conservée. Le suivi régulier du niveau moyen et par conséquent du bilan en eau de la Méditerranée par les satellites altimétriques sera un indicateur précieux d'éventuels changements climatiques dans le bassin méditerranéen.
Plus d'information :
- Image du mois, septembre 1999 : Mare nostrum, Mare incognita ?
- Balades en LAS, 19 novembre 2007 : Saisons méditerranéennes.