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L'observation de la mer Méditerranée par des mesures in situ ou satellitaires est une composante essentielle pour le suivi, la prévision et la gestion de cette mer.

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La mer Méditerranée, selon ses dimensions historique et géographique

A l'échelle géologique, la mer Méditerranée s'est formée à partir de l'océan primitif Téthys. En d'autres temps tectoniques mouvementés, la fermeture du détroit de Gibraltar l'a réduite temporairement à devenir un lac très salé. A l'échelle historique, la mer Méditerranée a été le berceau et le carrefour de civilisations, elle dessine les routes des croisades, des empires, et du commerce. A l'échelle contemporaine, les routes maritimes se multiplient, la pression humaine sur ses rivages se fait de plus en plus forte avec pour conséquence directe la fragilisation de ses écosystèmes.

Même si elle ne représente que 1% de la surface océanique totale, c'est un océan miniature, à la différence près que les phénomènes océanographiques y sont accentués par sa nature de bassin semi-fermé. Les transferts par le détroit de Gibraltar assurent une grande partie du renouvellement de l'eau du bassin méditerranéen selon un circuit centennal et comblent le déficit de la quantité d'eau évaporée, que les précipitations et les fleuves ne pourraient à eux seuls compenser.  Géographiquement parlant, la géométrie du bassin est relativement complexe, les hauts-fonds du détroit de Sicile séparent le bassin occidental du bassin oriental. Plateaux, détroits et îles délimitent ces deux bassins en plusieurs sous-bassins distincts, souvent caractérisés par une variabilité spatio-temporelle propre. D'ouest en est, on peut ainsi naviguer sur la mer d'Alboran, la mer des Baléares, le bassin Algérien,  le bassin Liguro-Provençal, la mer Tyrrhénienne, la mer Adriatique, le bassin Ionien qui renferme les plus grandes profondeurs (5 150 m), la mer Egée, et le bassin Levantin.

Une nouvelle dimension : la mer Méditerranée observée depuis l'espace

L'observation de la mer Méditerranée par des mesures in situ ou satellitaires est une composante essentielle pour le suivi, la prévision et la gestion de cette mer. L'altimétrie radar, en mesurant la distance entre la surface et le satellite donne accès à la hauteur de la mer, et permet d'en déduire les courants de surface, l'évolution du niveau moyen, les marées, la vitesse du vent, la hauteur des vagues à des échelles spatiales et temporelles diverses.

Les variations saisonnières du niveau de la mer Méditerranée sont importantes, accentuées par son statut de mer presque close.  L'altimétrie permet de mesurer ses amplitudes, de l'ordre de 20 cm, avec un maximum du niveau en octobre, novembre, une descente rapide en janvier, février et un minimum en mars.

L'analyse des données altimétriques en Méditerranée a permis pour la première fois de caractériser les évolutions du niveau moyen de cette mer tout en mettant en évidence des disparités régionales importantes : depuis les premières mesures de Topex/Poséidon en 1992, le niveau du bassin oriental a augmenté de façon très nette alors qu'en mer Ionienne, le niveau a baissé.

Les mesures altimétriques ont aussi montré que certains tourbillons, jusque-là considérés comme des structures permanentes, présentent finalement une forte variabilité  avec des périodes d'absence ou de migration. C'est le cas des tourbillons d'Alboran, de Bonifacio, de Pelops ou de Iérapétra.

Le schéma de circulation de la Méditerranée, loin d'être encore parfaitement défini (et accepté) a été largement amélioré par les mesures satellitaires. Un changement de circulation important dans le bassin Ionien a été mis en évidence par le biais de l'altimétrie : avant 1997, la circulation au nord de ce bassin est anticyclonique alors qu'elle devient cyclonique après 1997.

Le satellite altimétrique Jason-2, lancé en juin 2008 vient à point nommé pour poursuivre les séries temporelles et donc affiner le schéma de circulation. La configuration géométrique et la présence de nombreuses îles dans le bassin méditerranéen restreignent la quantité de données altimétriques fiables car leur précision est encore limitée près des côtes. Doté en plus d'un nouvel algorithme de traitement des mesures à bord, Jason-2 améliorera le traitement des mesures près des côtes. Le décalage ultérieur du satellite Jason-1 sur une orbite intermédiaire élargira la constellation de satellites altimétriques en vol avec des résolutions spatiales différentes pour optimiser l'étude de structures plus réduites.

Plus d'information :

• Applications : <link internal-link>La Mer Méditerranée
• Indicateur des océans, <link internal-link>Évolution du niveau moyen des mers avec série temporelle et données téléchargeables pour la Méditerranée.
• Pujol M.-I., 2006, "Analyse de la variabilité de surface en Méditerranée à partir des données altimétriques et comparaison aux simulations MERCATOR et MOG2D", These de l'Universite Paul Sabatier, Toulouse III.