Tsunamis
Les tsunamis sont des vagues déclenchées par la déformation verticale du fond océanique, causées par des tremblements de terre ou des glissements de terrains sous-marins. Les vagues traversent le bassin océanique à des vitesses très importantes (environ 800 km/h) et, lorsque les vagues s'approchent du rivage, une quantité potentiellement énorme d'eau inonde les côtes. Théoriquement, les anomalies de hauteurs de mer observées par les satellites altimétriques pourraient mesurer ces vagues. Toutefois, leur observation reste difficile, puisque la hauteur supplémentaire est une des composantes de la variabilité océanique. En étudiant les différences entre les observations altimétriques et les modèles de propagation des tsunamis, la communauté scientifique améliore la compréhension d'un tel phénomène et affine les modèles. Seule une approche multidisciplinaire et multi-technique permettra d'appréhender au plus près l'ensemble des aspects géophysiques, hydrodynamiques, énergétiques, etc. mis en jeu.
Les anomalies de hauteurs de mer mesurées par altimétrie intègrent plusieurs signaux océaniques différents tels que la variabilité océanique à grande échelle ou à méso-échelle. Ces signaux limitent considérablement notre capacité à détecter les vagues des tsunamis, ou peuvent au moins de manière significative, modifier les caractéristiques observées. Toutefois, en utilisant une technique de cartographie de la variabilité océanique, la plupart de ces signaux peuvent être supprimés. Ceci fût possible uniquement parce qu'au moment du tsunami du 26 décembre 2004, l'échantillonnage spatio-temporel était correct avec une configuration de 4 satellites altimètres (Jason-1, Topex/Poséidon, Envisat, GFO). Une telle configuration est nécessaire pour décrire la variabilité océanique à méso-échelle et ainsi extraire les signaux générés par le tsunami des signaux de la variabilité océanique.
Il convient d'insister sur le fait que l'altimétrie par satellite n'est pas suffisante pour détecter précocement et donner l'alerte d'un tsunami. Même avec une configuration de 4 altimètres (comme ce fût le cas lors du tsunami du 26 décembre 2004 dans l'Océan Indien), la probabilité d'observer un tsunami peu de temps après son déclenchement, est très faible [Okal et al., 1999]. Ceci pose également les questions de l'acquisition de données spécifiques et de traitement des données (le temps informatique serait à peine compatible avec le temps nécessaire à une alerte). La seule contribution des satellites altimétriques est de mieux comprendre et d'améliorer les modèles de propagation et de dissipation des tsunamis. En particulier, les données traitées pendant le tsunami du 26 décembre 2004 dans l'Océan Indien, ont été utilisées pour affiner les conditions initiales de déplacement dues au tremblement de terre, et donc pour affiner les sorties de modèle [Ablain, 2006].
Plus d'information :
- Les applications de l'altimétrie en vidéo : Tsunamis.
- Okal, E., A. Piatanesi, and P. Heinrich, Tsunami detection by satellite altimetry. J. Geophys. Res. 104 (B1), 1999.
- Plaquette de présentation des tsunamis : Tsunami, Les Grandes Vagues, rédigé par le Centre International d'Information des Tsunamis (ITIC).
- Video en anglais sous-titrée de l'UNESCO-IOC dans le cadre du projet NEAMTIC: Preparing for Tsunamis in the Mediterranean, Tsunami warning and mitigation system in the Northern Atlantic and in the Mediterranean Sea.