Surveiller les zones côtières
Le littoral est soumis à l’évolution des conditions océaniques : montée du niveau de la mer, recrudescence des tempêtes, événements extrêmes, érosion des côtes… Valeur économique et écologique, le littoral doit donc être surveillé et protégé. Les satellites ont une place importance dans cette tâche d’intérêt général.
Ici près d’Arcachon, c’est le phénomène d’érosion qui est suivi de près, suite aux grandes tempêtes de janvier 2014.
Virginie Lafon, Geo Transfert, Université de Bordeaux: "On utilise des données satellitaires sur la côte Aquitaine depuis les années 2000 pour cartographier le trait de côte. On utilisait au départ des données Spot et maintenant depuis 2012, on utilise des données pléiades, de très haute résolution spatiale, qui nous permettent d’avoir une image beaucoup plus précise. Ce trait de côte en particulier est en érosion chronique, c’est à dire qu’en ce moment il se déplace progressivement vers la terre. Entre 2012 et 2013, les données Pléiades nous ont permis ici de démontrer que le recul du trait de côte a été de l’ordre de 20 mètres. En 2014, du fait des très fortes tempêtes, le recul s’est encore accéléré. L’hiver 2015 a été beaucoup plus clément,et là on peut voir une plage qui s’est largement agrandie."
De nombreuses applications ont vu le jour comme la cartographie des écosystèmes, celle des zones conchylicoles, le suivi et l’érosion des cordons dunaires ou bien encore l’évolution et la surveillance des passages pour la navigation.
Au Cnes, l’utilisation de plusieurs capteurs, dont les satellites altimétriques, est de plus en plus privilégiée.
Virginie Lafon, Geo Transfert, Université de Bordeaux: "Les satellites altimétriques nous donnent le niveau moyen de l’océan et on sait très bien calculer de combien s’élève ce niveau marin chaque année du fait du changement climatique. On va avoir de nouveaux satellites, comme le satellite SWOT, qui vont nous permettre d’avoir une altimétrie très précise. On va avoir des images entières qui vont représenter le niveau à l’échelle des plages, les courants, les vagues, donc tout un tas de phénomènes océanographiques qu’on va pouvoir quantifier très précisément de manière à mieux paramétrer les modèles dont on se sert justement pour prédire l’évolution du littoral."
Depuis 2013, le satellite Saral permet une meilleure focalisation près du littoral grâce à sa nouvelle fréquence en bande Ka. C’est une étape intermédiaire avant l’évolution majeure que constituera l’arrivée du satellite Swot et de l’interférométrie radar.