Les glaces recouvrant le lac Baïkal de façon saisonnière ne sont pas des glaces de mer mais au même titre que celles-ci, leur étendue peut également être suivie par altimétrie.
Les dates auxquelles un lac est pris, et celles où il est libéré par les glaces sont des indicateurs climatiques majeurs. Le lac Baïkal est le plus profond et le plus grand lac du monde (il contient 20% de l'eau douce non gelée sur Terre), avec une faune et une flore endémique. Le régime des glaces influence les paramètres physiques de l'eau (transparence, température, intensité de la convection, turbulence et stratification des eaux, courants...), la production primaire et la floraison des diatomées au printemps. Sa surface gelée sert de "route" l'hiver, d'où l'importance également économique de cette information.
En utilisant les données simultanées de la puissance reçue par le radar altimètre après réflexion sur la surface (coefficient de rétrodiffusion) en bande Ku et la temperature de brillance de radiomètre aux deux fréquences des satellites Topex/Poseidon, Jason-1, Envisat et GFO en combinaison avec des mesures micro-ondes passives (comme SSM/I), on peut étudier la couverture de glace du lac : en comparant ces deux sources d'information, on détermine ce qui est de la glace de ce qui est de l'eau.
Les mesures ainsi effectuées, et les informations qui en sont déduites (date où le lac est complètement gelé, date de début du dégel, durée de la période où il est gelé) correspondent bien aux observations in situ, malheureusement de plus en plus rares (et/ou difficilement accessibles).

Plus d'information :
- Image du mois, mai 2006 : Les glaces du lac Baïkal.
- site wed de l'Earth Observatory (Nasa), image de l'instrument Modis: Ice Melting on Lake Baikal (mai 2012, en anglais)
- Kouraev, A. et al. 2007. Observations of Lake Baikal Ice from Satellite Altimetry and Radiometry. Remote Sensing of Environment, 10 (1016), 11-010. DOI: 10.1016/j.rse.2006.11.010 (en anglais)