Traces au sol Saral (précédemment celles d'Envisat) (à gauche), et coefficient de rétrodiffusion pour (en haut) les 3 premiers cycles Saral, (mileu) Envisat en bande Ku et S de l'altimètre. En bas, la topographie de la zone (Crédits CNRS/Legos)
Le nord du bassin de l'Ob, en Sibérie occidentale, est une vaste région où le pergélisol fond, créant un paysage spécifique de tourbières, de lacs thermokarstiques, de structures de givre souterrain gonflant le sol (cryo-gonflement, "frost heaves") et de pingos (nom inuit pour désigner des monticules de glaces recouverts de terre). Saral, sur les traces d'Envisat, permet d'observer cette mosaïque complexe de zones sèches et humides. Le coefficent de rétrodiffusion (aussi appelé sigma0), sur les deux altimètres, est le rapport de la puissance réfléchie par la surface par rapport à la puissance incidente émise par le radar embarqué. L'eau ou la glace sont de bons réflecteurs, alors que les zones sèches couvertes de végétation atténuent le signal. L'attenuation dépend de la longueur d'onde du signal émis, et augmente entre les bandes S et Ka. La différence de sigma0 entre des surfaces humides/sèches ou gelées/enneignées est plus grande pour la bande Ka (voir la figure). Ceci fait du coefficient de rétrodiffusion de Saral un meilleur proxy pour déterminer les types de surface sous l'empreinte du radar.
Saral, embarquant l'altimètre AltiKa, a été lancé fin février par l'Isro et le Cnes. Il donne des résultats très prometteurs (des données sont disponibles depuis le 20 juin). Son empreinte au sol plus petite (par rapport aux précédents altimètres) est particulièrement intéressante pour des surfaces très hétérogènes comme les zones humides.