Editorial
10 août 1999 : le satellite TOPEX/POSEIDON fête son 7e anniversaire,
11 août 1999 : Paris, une partie de l'Europe et du Moyen Orient assistent au spectacle de l'éclipse totale.
Au même moment, Jean Pierre Haigneré nous transmet des images de la Terre depuis la station MIR. Ses commentaires viennent donner un contenu visuel fort qu'il nous fait partager. L'océan qui donne son nom de planète bleue à notre TERRE est son compagnon de voyage. Les images qu'il rapporte nous confirment son étendue et sa beauté. Ses variations nous incitent à mieux le comprendre. L'intérêt pour poursuivre et continuer l'étude de l'océan s'en trouve renforcé. La vision globale et synthétique que permet l'espace est déterminante quelque soit le moyen d'observation utilisé, oeil humain ou instrument automatique.
La coïncidence de calendrier entre ces événements unis par la mécanique céleste est remarquable. La réaction de ceux qui ont vu l'éclipse totale va au-delà de la simple beauté, tous témoignent du sentiment fort d'être partie prenante dans ce ballet des trois corps dont on perçoit physiquement l'existence et les interactions.
Le ballet spatial de la Terre, de la Lune et du Soleil sont à l'origine des phénomènes que nous étudions. C'est principalement l'océan qui stocke, transporte et repartit l'énergie reçue du Soleil. Depuis peu nous savons que c'est la Lune qui stabilise le climat en maintenant constant l'angle de l'axe de rotation de la Terre avec le plan de l'écliptique. Lune et Soleil se conjuguent pour créer les marées, déterminées avec précision par TOPEX/POSEIDON. La durée et la précision de la série des mesures TOPEX/POSEIDON, bientôt relayées par Jason-1, permet de séparer finement les effets des différentes ondes (deux années seront encore nécessaires pour observer les ondes à très longue période ).
Quant au couple Terre-Lune, il poursuit tranquillement une vie bien réglée. Son énergie totale reste constante, or la Terre dissipe de l'énergie par le frottement des marées. Sa vitesse de rotation diminue, la Lune compense en s'éloignant à une vitesse de 3,6 centimètres/an. Cet éloignement est mesuré depuis la Terre par des tirs lasers réfléchis sur 4 panneaux déposés sur la Lune il y a 30 ans.
L'été 1999 a également été riche en événements techniques. La construction du satellite Jason-1 est bien avancée. La quasi totalité des équipements de servitude de la plate-forme sont maintenant installés sur le satellite ainsi que les instruments de la charge utile. Les premiers résultats des essais confirment que les objectifs de performance seront atteints. Il reste un important travail à accomplir pour tester et valider le satellite ainsi que les différentes composantes du segment sol dans toutes les configurations possibles avant de pouvoir déclarer le satellite apte au lancement.
Philippe Escudier, Patrick Vincent, Michel Lefèbvre
Comité de rédaction : Patrick Vincent (CNES), Yves Ménard (CNES), Vinca Rosmorduc (CLS)
Ont également contribué à ce numéro : J. Ballabrera, F. Barlier, F. Blanc, R. Boain, P. Bonnefond, G. Born, G. Boutonnet, P. Brasseur, A. J. Busalacchi, S. Coutin-Faye, T. Delacroix, J. Dorandeu, P. Escudier, P. Exertier, L. Fenoglio-Marc, L. L. Fu, L. Gourdeau, E. Groten, T. H. Guymer, B. Haines, P. Hoze, E. Jeansou, G. Julien, S. Kaki, D. Kubitschek, G. Kunstmann, T. Lafon, M.-H. de Launay, O. Laurain, M. Lefèbvre, F. Mertz, R. Murtugudde, J. Noubel, A. Orsoni, L. Parent, F. Parisot, N. Picot, G. D. Quartly, M. A. Srokosz, C. E. Testut, V. Valette, J. Verron, Y. Wang.
Traduction française : C. Houba
Création : D. Ducros