El Niño est de retour cet hiver. Si le phénomène est connu par ses effets en Amérique du Sud depuis longtemps, ce n’est qu’au début du XXe siècle qu’il est identifié comme une oscillation impliquant l’océan et l’atmosphère à l’échelle du Pacifique tropical tout entier, de l’Indonésie à l’Amérique du Sud, et au-delà pour ses conséquences. Plus récemment, on a commencé à suivre son développement en continu grâce aux observations de hauteurs de mer obtenues par altimétrie satellitaire. On peut ainsi espérer le prévoir, même s’il réserve encore des surprises. Celui de l’hiver 2023-24 était au départ craint comme extrêmement fort, mais il s’est révélé "juste" fort – l’un des cinq ou six épisodes les plus forts observés depuis 1950 tout de même, selon la Noaa.
Cet évènement El Niño est le premier "vu" par Swot, et ce sur la période où son développement aura été maximal. Grâce à son nouveau radar KaRIn, Swot permet d’observer des petites structures océaniques de quelques dizaines de kilomètres de diamètre sur tout le Pacifique en complément des structures de plus de 150 km, dites de méso-échelle, déjà observables avec les altimètres nadir conventionnels. De plus, la capacité de l’instrument KaRIn de Swot à fournir des mesures hydrologiques avec une précision de l’ordre du centimètre pourrait permettre de mieux cerner les impacts d’un El Niño sur les lacs, fleuves et rivières tout autour du monde.