Les icebergs sont bien connus pour peupler les mers aux hautes latitudes. Les "petits" icebergs (de moins d'1 km2) sont difficiles à détecter à l'échelle globale en utilisant des instruments embarqués à bord de satellites, du fait de leur taille, de la couverture nuageuse, etc.
L'altimétrie par satellite est capable de détecter des objets émergeant droit au-dessus de la surface de l'océan (voir l'Image du mois d'avril 2006: Des balises dans les échos radar). Si l'on observe l'écho de l'altimètre reçu après réflexion sur la surface (ou forme d'onde), on remarque une arrivée plus précoce du signal quand quelque chose sur lequel le faisceau radar peut se réflechir émerge, du moins si cet "objet" n'est pas trop haut, ni trop grand. S'il est trop haut (plus de 15 m), le signal arrive avant que le radar ne soit prêt à l'enregistrer ; pour des surfaces trop grandes (plus d'1 km2), la forme de l'écho est alors plus proche de celle obtenue sur une surface différente de l'océan (par exemple la glace pour un iceberg). Ceci, appliqué à une année de formes d'onde Jason-1 dans l'océan Austral, autour de l'Antarctique, a permis de recenser les icebergs. Plus de 8000 icebergs ont ainsi été détectés durant cette année, avec une répartition géographique et saisonnière en accord avec d'autres études.
Si une telle méthode ne peut servir de système d'alerte pour la navigation, elle est très intéressante pour étudier la réaction des calottes polaires aux variations climatiques, en fournissant des statistiques sur nombre d'icebergs qui s'en détachent.
See also:
- Applications : Calottes polaires et glaces de mer
- Données : Formes d'onde
References:
- Tournadre, J., K. Whitmer, and F. Girard-Ardhuin (2008), Iceberg detection in open water by altimeter waveform analysis, J. Geophys. Res., 113, C08040, doi:10.1029/2007JC004587