
Les moussons affectent environ la moitié de la population humaine de notre planète. Elles se produisent chaque année, mais avec une grande variabilité interannuelle, de sorte que leurs conséquences vont d'habituelles à catastrophiques (trop ou pas assez de pluie, en particulier). Ainsi, prédire la mousson à l'avance afin d'en atténuer les effets potentiels est primordial pour les pays touchés. En particulier, la mousson humide de 2019 a été assez inhabituelle en Inde : commençant plus lentement que d'habitude, elle a provoqué ensuite beaucoup plus de pluies que la moyenne et s'est poursuivie en octobre, plus tard que la normale.
L'altimétrie permet de suivre et de comprendre le déroulement des événements, en liaison avec d'autres données de télédétection. En particulier, la topographie dynamique absolue du sud-est de la mer d'Oman montre une hauteur (l'anticyclone de Lakshadweep), qui guide l'eau de faible salinité dans la région. Cette caractéristique permet la formation d'une couche de faible salinité le long de la côte sud-ouest de l'Inde, près du Kerala. Il en résulte une stratification stable et la formation d'une couche barrière qui, à son tour, se réchauffe beaucoup plus rapidement que l'océan environnant, ce qui crée la mini-piscine chaude de la mer d'Oman et permet la genèse du tourbillon de mousson qui déclenche l'apparition de la mousson au-dessus du Kerala.
L'utilisation de toutes les données d'observation de la Terre pour mieux comprendre les phénomènes océaniques permet de mieux les prévoir à l'avenir, afin d'en atténuer les effets. La continuité de l'altimétrie satellitaire, en particulier, permet une observation à long terme des événements couplés océan-atmosphère.
Voir aussi l'animation montrant les précipitations quotidiennes, ADT, SST et SSS depuis le début de la mousson (jour 1) jusqu'à 51 jours plus tard.
Voir aussi :
- Image du mois, déc. 2012 : Vents et courants autour de l'Inde
- Image du mois, oct. 2002 : Courant d'été, courant d'hiver
- Image du mois, août 2004 : La saison de la mousson humide
- Données : CMEMS Global ocean gridded L4 sea surface heights and derived variables NRT
Références :
- Roman-Stork, H. L., Subrahmanyam, B., & Murty, V. S. N. (2019). Quasi-biweekly oscillations in the Bay of Bengal in observations and model simulations. Deep-Sea Research Part II: Topical Studies in Oceanography, (June), 104609. https://doi.org/10.1016/j.dsr2.2019.06.017
- Roman-Stork, H. L., Subrahmanyam, B., & Trott, C. B. (2019). ScienceDirect Mesoscale eddy variability and its linkage to deep convection over the Bay of Bengal using satellite altimetric observations. Advances in Space Research. https://doi.org/10.1016/j.asr.2019.09.054
- Trott, C. B., & Subrahmanyam, B. (2019). Detection of intraseasonal oscillations in the Bay of Bengal using altimetry. Atmospheric Science Letters, 1–10. https://doi.org/10.1002/asl.920
- Trott, C. B., Subrahmanyam, B., Roman-Stork, H. L., Murty, V. S. N., & Gnanaseelan, C. (2019). Variability of Intraseasonal Oscillations and Synoptic Signals in Sea Surface Salinity in the Bay of Bengal. Journal of Climate, 32(20), 6703–6728. https://doi.org/10.1175/jcli-d-19-0178.1