On définit et on s’imagine souvent l’océan comme « Le Monde du Silence ». Mais c’est occulter par exemple, le chant des baleines ou le bruit des poissons raclant le corail. Même sans les bruits artificiels des moteurs et des sonars, l’océan fourmille de sons en tout genre. Mais il y a un son auquel on ne pense pas tout de suite : le bruit des icebergs !
Les icebergs font du bruit : ils vêlent de leur support continental lorsqu’une fissure plus importante qu’une autre les fait irréversiblement craquer. Ils dérivent ensuite au fil des courants, se fondent dans les eaux, se désintègrent en multiples morceaux et disparaissent enfin sous des latitudes plus clémentes.
L’altimétrie n’est pas une technique capable de mesurer le bruit dans l’océan, pas plus qu’aucune autre technique spatiale, pour la simple raison que le son ne peut se propager dans le vide, au-delà de notre atmosphère terrestre. L’altimétrie intervient ici pour être capable de détecter et d’estimer la concentration d’icebergs dans l’océan. En comparant ces détections d’icebergs par altimétrie avec des enregistrements acoustiques sous-marins, des corrélations sont mises en évidence pour des fréquences données. Ainsi, le vêlage de gros icebergs comme B15A et C19 de la calotte polaire antarctique se sont fait entendre jusqu’aux zones équatoriales des océans atlantique, pacifique et indien. Toute augmentation du vêlage et de la concentration d’icebergs aura un impact sur l’environnement sonore des océans.
Voir aussi :
- Image du mois, novembre 2008 : Compter les icebergs
- Applications : calottes polaires et glaces de mer
- Données : Formes d'onde
Autres sites sur ce thème :
- La base de données utilisée pour produire ces cartes est disponible au Cersat (Ifremer) à l'adresse: ftp://ftp.ifremer.fr/ifremer/cersat/products/gridded/altiberg/