Le Détroit du Danemark, entre Groenland et Islande, agit comme un seuil (carte bathymétrique, à gauche), au sud duquel de l'eau froide plonge à très grande profondeur (-3000 m). À cet endroit, on observe sur une carte altimétrique une forte turbulence, qui ne correspond pas à un phénomène de surface (carte d'énergie cinétique déduite de l'altimétrie, à droite).
(Crédits KMS)
L'observation des océans depuis l'espace se heurte à un obstacle majeur : les ondes électromagnétiques émises et reçues par les satellites ne pénètrent pas en profondeur, limitant les mesures à la surface. Les satellites altimétriques mesurent bel et bien en surface, mais la hauteur de mer estimée intègre les effets cumulés de nombreux phénomènes sur toute la colonne d'eau. Ainsi, on peut déduire de ces mesures ce qui se passe en profondeur.
La mer du Groenland est une des zones clés de la circulation océanique à l'échelle de la planète, la circulation thermohaline. En effet, c'est à cet endroit que les eaux de l'Atlantique, froides et salées, plongent à grande profondeur, formant une véritable cataracte. Lors de cette plongée, des tourbillons se créent sous la surface, qu'une analyse des données altimétriques permet de repérer.
Voir aussi :
- Applications : Climat : les courants passent...
- Applications : Observer la circulation océanique et ses variations
Quelques sites sur ce thème :
- La circulation thermohaline
- La circulation profonde thermohaline (EducNet)
- Atlantic thermohaline circulation (Clivar) (textes en anglais) - Les plongées d'eau en profondeur
- Overflows in the Atlantic (textes en anglais)