Détecter des icebergs par altimétrie pour la sécurité en mer

Comme tous les quatre ans, le Vendée Globe, course à la voile autour du monde en solitaire, est parti des Sables d'Olonnes (France) début novembre. Début décembre, les skippers ont atteint, pour la plupart d'entre eux, l'océan Austral, avec l'un des écueils de ce type de voyage : les icebergs.

L'altimétrie satellitaire permet de détecter les icebergs sous les traces des satellites. Cette détection ne recouvre pas la totalité des icebergs à un moment donné - en raison du temps de revisite, de l'espace entre les traces, et de la limitation de la taille des icebergs détectés. Ces informations permettent cependant de réaliser des statistiques et des climatologies (voir l'image du mois...). Mais elle peut aussi être utilisée comme une première approche pour détecter les zones où il peut y avoir des icebergs. Ensuite, les techniques d'imagerie, les satellites optiques - de jour et sans nuages - ou les satellites SAR peuvent être focalisés sur les zones les plus susceptibles d'abriter des icebergs, afin d'avoir une vision plus précise de la situation. Grâce à la modélisation des courants océaniques, la trajectoire des icebergs détectés peut ensuite être calculée pour une période donnée dans le futur, ce qui permet soit d'émettre une alerte immédiate, soit, comme dans le cas de la course à la voile du Vendée Globe, de définir une zone "interdite" où le risque de rencontrer un iceberg susceptible d'endommager gravement un navire est élevé.

À l'avenir, Swot devrait permettre de détecter plus d'icebergs que l'altimétrie classique, en particulier avec sa meilleure couverture spatiale. Le traitement à effectuer n'est cependant pas simple, car la géométrie des signaux radar par rapport aux icebergs peut générer des rendus différents dans les données, et de plus, d'autres phénomènes peuvent fournir des images similaires.