Il y a cinq ans, le 7 décembre 2001, Jason-1 (Cnes/Nasa) était mis en orbite par une fusée Delta II depuis la base de Vandenberg, en Californie. Ce lancement marquait la fin d'une histoire, commencée en 1993 avec la décision de la mission, et le début d'une nouvelle -- qui se poursuit toujours.
Depuis cette date, la moisson de résultats est continue. Avec en particulier :
- des études sur le long terme, en particulier sur le climat (mesure du niveau moyen des mers, suivi de phénomènes se déroulant sur des périodes de 10 ans ou plus,...), où Jason-1 a pris la relève de Topex/Poséidon. Ces études ont permis de détecter ou de confirmer des phénomènes jusque-là non observé (par exemple, la tendance des tourbillons chauds à aller vers l'équateur et des tourbillons froids vers le pôle, voir l'Image du mois de mai 2005 : Tourbillons chauds et froids partent vers des horizons différents).

- la livraison de données de façon opérationnelle, qui permettent de fournir des mesures "fraîches" aux modèles de prévision océanique (avec notamment la sortie du premier bulletin océanique global Mercator au 1/4°, voir Une prévision à l'échelle des océans), et ainsi de proposer des applications 'pratiques' pour la navigation, l'offshore, la météorologie... (Applications : L'océanographie opérationnelle).
Ces données 'opérationnelles' permettent également de suivre le phénomène El Niño (bulletin El Niño) ou de participer à la prévision de l'intensification de cyclones (Applications : Intensification de l'ouragan Katrina). - et toujours, à la suite de Topex/Poséidon, des résultats sur le climat et ses liens avec l'océan, la géodésie, la meilleure connaissance des modèles de marée, l'océanographie en général, ... (voir les Applications)
De plus, durant la période septembre 2002-octobre 2005, la présence de quatre satellites altimétriques en fonctionnement en même temps (Topex/Poséidon, ERS-2 puis Envisat, GFO et Jason-1), sur des orbites différentes et complémentaires a montré l'intérêt d'une telle constellation pour une meilleure couverture spatiale et temporelle (Quatre satellites pour suivre la Méditerranée de près), y compris pour la qualité des prévisions océaniques (Prévision océanique : les altimètres en rang serrés)
Aujourd'hui, de nombreux efforts portent sur l'amélioration des données près des côtes (Plus près des côtes). On observe aussi les début d'une utilisation des données altimétriques afin de mieux comprendre les trajets des animaux marins (Des tortues vertes contre vents et courants). Des études tirent parti de la comparaison des mesures aux deux fréquences différentes auxquelles émet l'altimètre (taux de pluie, mesures sur glace, sur les terres...). Les mesures altimétriques se combinent de plus en plus à d'autres données, afin de prendre en compte l'océan sous tous ses angles.
Demain, Jason-2 prendra la relève, avec une précision encore meilleure, en particulier près des côtes, en partenariat avec Eumetsat et la Noaa en plus du Cnes et de la Nasa. Continuer cette série de mesure est plus que jamais nécessaire, grâce à Jason-2 mais aussi à d'autres satellites, qui le complèteront et le continueront à leurs tours.
Voir aussi :
- Missions : Jason-1
- Missions : Topex/Poseidon
Quelques sites sur ce thème :
- Jason-1 et 2, l'observatoire des océans (Cnes)
- Ocean Surface Topography from Space (Nasa/JPL) (textes en anglais)