La salinité de surface des océans joue un rôle important dans leur dynamique. Elle reflète également le cycle d'évaporation/précipitation au-dessus de l'eau et constitue donc une variable majeure pour les études climatiques. Avant les observations par satellite, ni la salinité à méso-échelle, ni le transport du sel induit par les tourbillons n'étaient bien connus. La surveillance systématique mondiale de la salinité de surface de la mer depuis l'espace a révolutionné nos capacités, avec les missions SMOS (ESA, 2009), Aquarius (NASA, 2011-2015) et SMAP (NASA, 2015). Les erreurs de cette nouvelle technologie sont cependant importantes et entravent l'observation des caractéristiques de la salinité à méso-échelle dans les mesures instantanées.
De façon similaire, l'altimétrie n'a pas été conçue à l'origine avec l'idée d'observer la circulation à méso-échelle. La qualité des mesures et le fait que plusieurs altimètres volent en même temps depuis fin 1992 ont permis de surmonter le problème de résolution spatiale de la mesure au nadir. Aujourd'hui, des données fusionnant autant d'altimètres qu'il y en a en vol sont produits quotidiennement, et des données de "trajectoires de tourbillons" sont générées à partir de ceux-ci.
Les moyennes hebdomadaires de données SMOS ou SMAP, combinées aux anomalies de hauteur de mer altimétriques, peuvent aider à identifier les tourbillons dans les données de salinité de surface. Cependant, il existe encore des écarts relativement importants entre les deux ensembles de données de salinité à la méso-échelle issues de deux satellites. Pour éliminer le bruit, on peut utiliser la moyenne, avec un atlas de tourbillons généré par altimétrie comme référence mobile, pour construire des composites. À partir des cartes résultantes, les flux de sels, soit méridionaux (nord-sud ou sud-nord), soit zonaux (est-ouest ou ouest-est) peuvent être estimés, et les différences entre les zones tropicales, les latitudes polaires ou tempérées, ainsi que les différences entre les océans sont mises en évidence.
La combinaison de plusieurs techniques permet d'obtenir des résolutions améliorées, des précisions plus élevées ou même des données non (encore) mesurées ou non disponibles au niveau global. L'altimétrie participe à ces améliorations et en bénéficie, avec ses séries chronologiques longues et stables d'une précision sans précédent.
Voir aussi :
- Image du mois, octobre 2013, Salinité et température / altimétrie
- Image du mois, janvier 2013, Une salinité plus fine grâce à l'altimétrie (SMOS et FSLE)
- Applications : Circulation océanique mésoéchelle
- Données : Atlas des trajectoires de tourbillons mésoéchelles
Autres sites sur ce thème :
Référence :
- Melnichenko, O.; Hacker, P.; Müller, V. Observations of Mesoscale Eddies in Satellite SSS and Inferred Eddy Salt Transport. Remote Sens. 2021, 13, 315. https://doi.org/ 10.3390/rs13020315