L'ionosphère est la couche supérieure de l'atmosphère, située entre 60 et 800 km d'altitude. Elle est ionisée, principalement en raison des rayonnements dans ultraviolet extrême du Soleil, mais aussi en lien avec l'activité générale du Soleil, les éruptions solaires et le vent solaire. Les ondes radar sont ralenties par les particules chargées lorsqu'elles traversent l'ionosphère, en fonction de son contenu total en électrons (TEC, mesuré en unités de contenu total en électrons, 1 TECU = 10^16 él.m-2) et de leur longueur d'onde. Ceci conduit à une correction ionosphérique de 0 à 0,5 m de la distance altimétrique en particulier, d'où l'importance de l'estimer dans les traitements des données des missions altimétriques. Cependant, pour corriger les altimètres mono-fréquence, ou pour d'autres utilisations de ce paramètre, on utilise des modèles GIM (Global Ionospheric Maps), calculés à partir des données GNSS.
Mais un autre système, le plus souvent associé aux altimètres, est disponible. Les balises Doris émettent un signal radar vers les satellites, qui mesurent alors le décalage Doppler des fréquences émises, fournissant les vitesses orbitales puis l'altitude. Deux fréquences sont utilisées (2 GHz et 400 MHz), ce qui permet également d'estimer le contenu total en électrons de l'ionosphère. Le réseau de balises étant réparti sur l'ensemble de la Terre, y compris les îles, la couverture est assez uniforme et inclut les régions océaniques - plus que ne le font les récepteurs GNSS au sol. Récemment, les données Doris ont été mises à disposition avec un temps de latence de seulement quelques heures, pour Jason-3 seulement pour l'instant. Avec une seule mission actuellement disponible, ça n'est pas suffisant pour calculer un modèle d'ionosphère basé sur Doris en temps quasi-réel, mais cela peut être utilisé pour la validation des données existantes, basées sur le GNSS, en attendant que les données des autres missions soient également fournies en temps quasi-réel.
Une étude a utilisé les données temps réel Doris de Jason-3 pour évaluer la qualité des RT-GIM de différents centres d'analyse du service GNSS international (IGS). Les résultats sont prometteurs et l'utilisation des données Doris dans la génération de cartes ionosphériques globales en temps réel est envisagée, après une analyse plus approfondie.
Voir aussi :
- Image du mois, novembrer 2000: Avis de tempête solaire
- Doris
Autres sites sur ce thème :
- International Doris Service (IDS)
- International GNSS Service (IGS) - ionosphere
- NRT Doris Data Working Group
Référence :
- A. Liu, N. Wang, D. Dettmering et al., Using DORIS data for validating real-time GNSS ionosphere maps, Advances in Space Research, https://doi.org/10.1016/j.asr.2023.01.050